Haute-Savoie : nos meilleures adresses entre Annecy et les Aravis

La Haute-Savoie est l’un de ces territoires qui offrent aux cyclistes passionnés, route comme VTT, les terrains d’expression les plus spectaculaires. L’Étape du Tour 2018 s’y est déroulée en intégralité d’Annecy au Grand Bornand par des difficultés de choix, plus de 4000 mètres de dénivelé au long des 160 kilomètres. Mais entre la « Venise des Alpes », le massif des Aravis et celui des Glières, on se doit de profiter d’autres trésors. Le vélo est aussi un art de vivre. À déguster au fil du tracé de L’Étape.

Kilomètre 0. À Annecy, chez les princes de la gastronomie. Annecy, nouvelle capitale de la haute gastronomie française ? Telle est la question posée par le quotidien suisse (donc voisin) Le Temps. Autour du lac, trois chefs étoilés bousculent les codes et réinventent la haute performance gastronomique. Jean Sulpice (photo ci-dessous), qui a récemment repris l’auberge du Père Bise à Talloires, Yoann Conte à Veyrier-du-Lac, et Laurent Petit au Clos des Sens à Annecy-le-Vieux se portent le plus haute estime mais, comme dans un esprit très « vélo », se challengent et sont portés par une saine émulation. Ils réinventent notamment la mise en valeur des produits régionaux, des poissons du lac aux merveilles inattendues des alpages. Difficile, lorsqu’on passe par Annecy, de résister au plaisir d’au moins une escale en l’un de ces trois lieux bénis. Chacun est en tout cas l’endroit parfait pour fêter son statut de finisher, le soir de L’Étape du Tour.  Il faut également profiter d’un passage à Annecy, agglomération de 235.000 habitants en pleine croissance, pour suivre la piste d’autres repères gourmands. Le pâtissier Philippe Rigollot, champion du monde de sa corporation, porte au plus haut l’art de la création sucrée, dont une exceptionnelle tarte à l’abricot et romarin dont il accepte de livrer la recette. Pierre Gay, meilleur ouvrier de France en 2011, met en valeur comme nul autre, dans sa fromagerie-crémerie du centre-ville, cet élément essentiel de plaisir et de patrimoine haut-savoyard qu’est le produit laitier.  Un peu plus loin, à Saint-Jorrioz, sur la rive sud, on peut aussi guetter le retour quotidien de Bernard Curt, l’un des deux derniers pêcheurs professionnels du lac d’Annecy.
En continuant le tour du lac dans le sens inverse des aiguilles des montres de Christian Roux, le maître horloger local, ne pas oublier le spot à l'innovant Base Camp Bike de Talloires, ne serait que pour le temps d'un café. On peut aussi y louer des vélos de très bonne gamme et réserver des expériences sportives à deux roues dns les massifs alentours. À découvrir.
Kilomètre 30. À Thônes, aux origines du reblochon. Pendant des siècles fromage « clandestin », le reblochon est né dans les alpages qui surplombent Thônes, pied du col de la Croix-Fry. La Coopérative des producteurs de reblochon fermier y est un passage obligé. Outre déguster des AOP divins (abondance et beaufort également), vous apprendrez la transformation du lait, le caillage, le moulage et les rudiments de vocabulaire du cru comme « l’emmontagne », la montée des troupeaux à l’alpage… Un peu votre destin dès la sortie de Thônes si vous avez un dossard à l’Étape.Kilomètre 49. À La Clusaz, aux plaisirs de La Ferme. Vous pourrez toujours revenir, au sommet du col de la Croix-Fry, pour la Table de Marie-Ange, la sœur de Marc Veyrat, et la cuisine de terroir sans cesse renouvelée de son chef Éric Guelpa. Pour un autre moment également que le 8 juillet, vous céder aussi aux plaisirs de l’hôtel-restaurant La Ferme, à l’entrée de La Clusaz lorsqu’on descend de la Croix-Fry ou des Aravis. Ce grand chalet de bois, décor de montagne et terrasses spacieuses au bord de la piste de ski du Crêt du Merle, n’est pas que l’un des spots hivernaux les plus chauds de la station, site fantastique de VTT à la fonte des neiges. Au printemps et en été aussi, la table régionale y reste parfaite, la cote de bœuf du boucher Olivier Metzger somptueuse, la cave fournie et le gîte plus qu’agréable. Stephen Requet, le jeune patron, est un habitué (à vélo) de L’Étape du Tour et s’offre chaque mois de mai avec un peloton d'amis un périple La Clusaz- Saint Tropez d’une semaine ! À La Ferme, testez le sauna, surprenant, sorte d’igloo posé sur l’herbe avec baie vitrée et vue imprenable sur le village.Kilomètre 68. Au plateau des Glières, entre mémoire et grandes tablées. L’ascension des Glières proposée par L’Étape du Tour, versant Petit-Bornand, est un enfer cycliste de 7 kilomètres. Mais la récompense est à hauteur. La découverte visuelle du plateau déjà, majestueux haut-lieu de la Résistance en 1944 rappelé par l’imposant  monument d’Émile Gilioli, symbole de l’engagement des combattants du maquis. On entrera ensuite chez Constance, auberge refuge réputée, pour une satisfaction autre faite de grandes tablées où le beignet de pomme de terre, la croute aux champignons, le fromage frais maison et la tarte aux myrtilles sont rois et reines. Le plateau traversé via les deux fameux kilomètres de « gravel » qu’emprunteront les coureurs du Tour de France et les 15.000 concurrents de L’Étape, place à la plongée sur Thorens-Glières et un arrêt culture et patrimoine qui le vaut, son château érigé au 11esiècle et sa collection d’art des Cavour. Un peu plus bas encore, à La Roche-sur-Foron (kilomètre 90 de L’Étape), on peut si on n'a pas eu le temps de se mettre à table Chez Constance, s’arrêter au Grenier Savoyard pour un plein salaisons et fromages de productions locales bien entendu, bienvenu pour un pique-nique.Kilomètre 136. Fer à cheval ou Reposoir ? À Cluses s’annonce le « money time » de L’Étape du Tour, là où chacun va donner tout ce qu’il peut, au-delà des 120 kilomètres de route déjà, dans les redoutables ascensions enchaînées du col de Romme et de la Colombière. La tentation touristique est de les laisser de côté pour y revenir après une escapade plus au nord, sur le merveilleux site de Sixt - Fer à Cheval, à la fois l’un des plus beaux villages de France, point de départ de la plus grande réserve de Haute-Savoie et cirque naturel d’une stupéfiante beauté. Si on revient à notre sujet, la route du Tour, le stop et le calme s’imposent au Reposoir, au pied du col de la Colombière, pour la visite de la chartreuse bâtie au 12esiècle, devenue carmel au cours des cent dernières années.Kilomètre 160. Dans la fièvre estivale du Grand Bornand. Tout au bout de notre périple, donc, Le Grand Bornand, deux mille habitants tout au long de l'année, capitale du biathlon l'hiver et station estivale à l’incroyable dynamisme. Pas un hasard si elle reçoit en 2018 le Tour de France pour la sixième fois en vingt ans ! Rien n’y manque. Ni la découverte d’espaces infinis qu’y offre sur les crêtes de la chaîne des Aravis l’activité VTT, démultipliée depuis le boom du vélo à assistance électrique. Ni les bonheurs culturels tel cet atypique Parcours de l’art vache, attractive galerie de plein air. Ni les saveurs gourmandes bien entendu puisque nous sommes restés en Haute-Savoie : jetez un œil sur ces quatre façons, saison après saison, de cuisiner le… reblochon. Miam ! et made in Grand Bornand, là où, au bout de L’Étape du Tour, vous aurez gagné.La Haute-Savoie est bien entendu, à l’écart de ses grands cols, un territoire cycliste extraordinaire. Toutes les infos sur ses itinéraires cyclables ici.

 

 

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