Nos routes de Croatie plus « cyclistes » que celles du Tour de France ?

La Croatie n’est pas qu’une équipe de football ou de handball. De Split à Dubrovnik, nous y avons également découvert de merveilleux itinéraires cyclistes, jamais loin du littoral adriatique et plus ludiques encore via les îles dalmates. Trois exemples issus de L’Atlas Vélo Europe (éditions Solar), plus un bonus, au Monténégro voisin, à parcourir plutôt à l’automne, moins fréquentée.

SPLIT ET SVETI JURE,  UNE AVENTURE ADRIATIQUE
Croatie, ile de Brac
Le retour par l’île de Brac, via deux embarquements en ferry, est incontournable si on imagine la route en deux jours.

Par la cote, deux cents kilomètres séparent Split de Dubrovnik. La route est magnifique. On pédale entre falaises calcaires et pins côté gauche, eau turquoise de la mer Adriatique côté droit. La météo a toutes les chances d’être parfaite pour peu que ne souffle pas le Bora, vent redoutable qui dévale des Balkans.

Ces rives de la Dalmatie ne sont pas éloignées de ce que le bassin méditerranéen a de plus somptueux à offrir. Mais il faut bien choisir. On peut opter pour une aventure sportive ultime, au départ de Split : 200 km et 2 700 m de dénivelé positif si à mi-parcours on ose le challenge de l’ascension du Sveti Jure, au-dessus de Makarska, dans les monts Biokovo, port d’attache d’une ancienne gloire du foot, Alen Bocsic. 28 km à… 6 % de moyenne sont à gravir pour se hisser 1 734 m au-dessus de la mer, jusqu’à la tour météo du Sveti Jure. L’ascension à mi-pente jusqu’au Skywalk peut suffire pour un selfie déjà impressionnant, le vide et la Grande bleue derrière soi. Afin d’éviter le « 200 bornes », on peut rentrer par le train (1h20mn de Makarska à Split), ou alors étaler le périple sur deux jours, retour par les collines, les champs d’oliviers et les vignobles de l’île de Brac, via des ferries fréquents.

À Brac, ne pas manquer la plage de galets de Bol, qui avance comme une langue sur la mer, ni les petits ports de pêche de Postira et Sutivan.

Le tracé Strava de L’Atlas Vélo Europe

ZAGREB ET DUBROVNIK : S’ÉVADER DES VILLES
Sljeme, montagne au-dessus de Zagreb
Le Sljeme, moyenne montagne boisée, altitude 1 033 m, domine la métropole de Zagreb

En Croatie, il faut explorer Zagreb, capitale laborieuse, comme Dubrovnik, perle touristique, mais aussi savoir, à vélo, s’échapper de ces deux environnements urbains. À Zagreb, la solution est évidente : gravir le Sljeme, cette montagne douce et boisée située au nord de la métropole de près d’un million d’habitants. On choisit la route orientale pour monter jusqu’à la tour de télévision du Sljeme, 1 033 m d’altitude, pour le fun et la relative facilité de ses vingt-et-un lacets (14 km à 5,5 %). Après avoir admiré d’en haut, Zagreb et la plaine de Pannonie, on redescend par la route ouest et la forteresse de Medvedgrad, joyau du patrimoine croate.

Le tracé Strava de L’Atlas Vélo Europe

À Dubrovnik, il ne faut pas hésiter non plus à prendre de la hauteur dès la sortie de la ville vers Brgat et Komolac, le long de la frontière bosnienne. L’exercice est plus tonique, sur des pentes oscillant parfois entre 8 et 10 %, mais jamais trop longues.

Le tracé Strava de L’Atlas Vélo Europe

Issu de L'Atlas Vélo Europe

 

KOTOR ET L’ÉBLOUISSANT MONTÉNÉGRO
Kotor, Montenegro
Les vingt-et-un lacets qui surplombent Kotor, comme l’alpe d’Huez en France.

Après Dubrovnik, il est aisé de compléter un séjour adriatique par la découverte du Monténégro, fabuleux terrain de jeu cycliste tant maritime que montagnard. Autour de Kotor, il faut d’abord découvrir les extraordinaires Bouches, deux baies successives parmi les plus étonnantes de la planète en ce qu’elles proposent de patrimoines naturel et historique. Ensuite, on ne peut pas manquer les vingt-cinq lacets (numérotés, comme dans le Stelvio et l’alpe d’Huez) qui mènent à flanc de montagne vers le mont Lovcen, 8 km inoubliables et « raisonnables » (6 % de moyenne). La prise du mont Lovcen demande un peu plus, jusqu’à 1 670 m au-dessus de l’Adriatique. Ce tracé est à coup sûr l’une de ces escapades cyclistes qu’on n’oublie jamais, pour la beauté de l’effort et de l’environnement.

Le tracé de L’Atlas Vélo Europe

Montenegro, Bouches de Kotor